Bienvenue dans l’univers d’un management désastreux où la motivation au travail est un vague concept réduit à néant. Si vous avez toujours rêvé de transformer vos brillants collaborateurs en zombies apathiques et démotivés, suivez ces dix étapes. En prime, nous commencerons par une journée type de notre manager, Monsieur Chefaillon, qui illustrera cette symphonie catastrophique managériale.
La journée type d’un chefaillon prêt à saboter toute la motivation au travail
9h00 – Arrivée en retard
Monsieur Chefaillon commence souvent la journée en beauté et comme d’habitude, il arrive au bureau après tout le monde. Pour lui, c’est normal et il a toujours de bonnes excuses. L’exemplarité, c’est bien sûr pour les autres.
9h30 – Réunion interminable
À peine arrivé, il convoque une réunion sans ordre du jour ni durée définie. Et alors qu’il continue une conversation téléphonique, alors que tout le monde attend que la réunion démarre, il va pendant plus d’une heure, parler de tout sauf du sujet principal, en passant par son week-end chez belle-maman et sa théorie sur l’origine des trous noirs. Et si jamais un collaborateur ose poser une question ou aborder le vrai sujet, il n’écoute rien. Il continue ses litanies sans aucune considération pour les membres de son équipe qui sont déjà désabusés.
Pour tous ceux qui font des réunions dès le lundi matin 9h, merci de regarder la vidéo du Télétravailleur intitulée « Il tente de survivre à la réunion du lundi 9h » !! ☺️
10h – Micromanagement
Le coup de grâce de la matinée : Monsieur Chefaillon se met à micromanager. Fort d’un énorme manque de confiance en ses collaborateurs, il s’immisce dans chaque tâche, vérifie chaque virgule, et demande un rapport sur chaque activité. Résultat ? Les employés se sentent aussi autonomes qu’un pion sur un échiquier. On est loin du management inspirant !
12h00 – Déjeuner solo
Le midi, il mange évidemment seul dans son bureau. Pas de déjeuner d’équipe, pas de convivialité. Après tout, pourquoi créer ou renforcer la cohésion quand on peut rester isolé et maintenir une distance froide et professionnelle ?
14h00 – Objectifs irréalistes
L’après-midi, c’est l’heure de la revue des objectifs. Mais attention, pas n’importe lesquels ! Des objectifs alambiqués, irréalistes impossibles à atteindre et ne respectant pas les valeurs affichées par l’entreprise. Le mot d’ordre ? « Fais de ton mieux, mais attends-toi à échouer. »
15h30 – Feedback destructeur
Ensuite, il décide de donner du feedback. Mais attention, du feedback bien corrosif et surtout non factuel. Que dans l’émotionnel, des opinions “en veux-tu en voilà”, saupoudré d’une bonne poignée de mauvaise foi. Et surtout point de félicitation, que des critiques acerbes. « Jean-Paul, ton travail ? Franchement, mon fils de quatre ans ferait mieux. »
17h00 – Aucune reconnaissance
Pour clôturer cette journée et miner la motivation de ses collaborateurs, Monsieur Chefaillon ignore complètement les succès de son équipe. Le projet a été livré en avance alors qu’il y a eu de nombreuses difficultés à surmonter ? Il ne daigne même pas quitter les yeux un instant de son écran. Pas de temps à perdre avec de la considération.
Et alors qu’un de ses collaborateurs vient exceptionnellement le prévenir qu’il doit rentrer chez lui pour une urgence personnelle, il lui sort un cynique :“Tu prends ton après-midi ?”
Il ne connaissait évidemment pas les bonnes pratiques managériales sur ce sujet développées dans notre article « Reconnaissance, il ne suffit pas de dire bravo et merci ! »
Pour ceux qui s’interrogent sur la motivation au travail, voici les 10 leçons pour un management désastreux.
- Cultiver l’incohérence et l’inexemplarité : les règles, c’est pour les autres ! Elles ne s’appliquent surtout pas à vous !
- Organiser des réunions sans objectif : faites perdre à votre équipe un temps précieux. Une réunion réussie est une réunion où personne ne sait pourquoi il est là. Ça démotive aussi sec !
- Micromanager chaque tâche : transformez vos collaborateurs en robots sans esprit d’initiative. Laissez-les se noyer sous les détails insignifiants. Et surtout ne leur faite pas confiance. Contrôlez systématiquement.
- Isoler les membres de votre équipe : surtout ne soyez pas disponible pour vos collaborateurs et refusez de les soutenir. Prenez surtout vos distances : pas de confidences, pas de manifestations émotionnelles ou d’empathie.
- Fixer des objectifs inatteignables : assurez-vous qu’ils se sentent en échec permanent. “Le stress, c’est un bon moteur de motivation au travail, non ?
- Donner un feedback uniquement négatif : écrasez leur sentiment de confiance avec des critiques destructrices. “Compliments ? Connaît pas.”
- Ignorer les réussites : “la reconnaissance positive ? Pourquoi faire ? Après tout, ils sont payés pour ça !”
- Prendre tout le crédit pour soi : les succès de l’équipe ? C’est votre génie, évidemment. Les échecs, ce sont vos collaborateurs !
- Encourager la compétition malsaine : montez-les uns contre les autres. Une bonne ambiance ? Quelle perte de temps !
- Ne jamais soutenir les initiatives : tuez dans l’œuf toute idée novatrice. Innover, c’est trop risqué !
Et voilà, avec ces dix leçons et une journée bien remplie comme celle de Monsieur Chefaillon, vous êtes assurés de tuer toute motivation au travail. Vous transformez une équipe dynamique ultra motivée en un groupe de collaborateurs complètement démotivés et désengagés. Mais attention, utilisez ce guide avec précaution. Si par un heureux hasard, vous souhaitez plutôt motiver et engager vos collaborateurs, il vous suffira de faire exactement l’inverse de tout ce qui est décrit ici 😉.
Alors, prêts à booster votre équipe ?
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