Devant le nombre croissant d’espaces de co-working (dans le monde on comptait en 2017, 14 000 espaces de coworking), de tiers-lieux, mais aussi d’espaces transformés par les entreprises, on ne peut que constater une vraie mutation du monde du travail et de ses espaces mais également une volonté d’amélioration de l’expérience collaborateur. Et si un meilleur cadre de travail contribuait à une expérience collaborateur plus heureuse et plus performante ? Quels seraient les bureaux du futur adaptés aux nouveaux besoins de la génération Y/Z, pour qu’alors travail rime avec plaisir et performance ?
Des chiffres chocs pour une prise de conscience
L’expérience collaborateur au cœur : des espaces adaptés aux personnes et à leurs besoins
L’expérience collaborateur est un sujet qui nous est cher, chez Cinaps. Constamment nous explorons, nous imaginons de nouvelles manières de faire pour que le collaborateur vive des expériences d’apprentissage où la confiance, la créativité et l’enthousiasme sont les moteurs.
Mais nous sommes persuadés que le succès d’une expérience collaborateur réussie réside dans une approche plus globale. L’environnement de travail est une des composantes, mais il doit refléter et s’adapter à l’ADN de l’entreprise, aux rituels et aux besoins des collaborateurs.
La lecture de l’étude réalisée par la Fabrique Spinoza sur « Les nouveaux espaces de travail et l’expérience collaborateur » est en cela passionnante qu’elle porte un autre regard sur l’expérience collaborateur, celui du mieux-être au travail, à travers des espaces de travail innovants.
Parmi les nombreux facteurs permettant d’optimiser les espaces de travail, autrement dit de favoriser l’épanouissement du collaborateur et sa productivité, nous vous proposons ici quelques approches et réflexions inspirantes qui adaptent les espaces aux personnes et aux activités.
L’approche ABW : une conception d’espace centrée sur l’humain
Selon les activités à réaliser, le collaborateur va choisir son bureau du moment. C’est l’activité qui détermine majoritairement le lieu. Ainsi, elle fait justement ressentir aux usagers qu’ils ont toute leur place, au sein d’espaces inspirants et vivants, donc plus humains.
Les bénéfices : gain de place, diminution des coûts, plus de travail collaboratif, de nouvelles émulsions mais aussi plus de bien-être et une sensation de liberté dus au choix de sa place dans des espaces accueillants et inspirants.
L’Activity Based Working (ABW) repose sur le choix des personnes à décider de l’environnement dans lequel elles souhaitent travailler.
Le concept du Living Office, allier plaisir et performance
Herman Miller, après avoir réalisé 2900 heures d’observation de travail et de collaboration, a répertorié 350 activités. Puis il les a répertoriées en 10 grandes catégories. 7 sont des activités collectives et 3 sont individuelles. Selon Herman Miller, dans un même lieu de travail, un collaborateur doit pouvoir passer d’une activité à l’autre.
10 grandes activités distinctes :
- Bavarder sans gêner les autres.
- Dialoguer en l’ayant planifier avec accessibilité.
- Co-créer sur un temps cours avec différents services.
- Diviser et conquérir afin de mener conjointement mais parallèlement un projet à bien.
- Se rassembler en urgence sans réserver de salle.
- Présenter des projets à ses collègues.
- Briefer ou debriefer à la sortie de réunions, dans les couloirs.
- Traiter et répondre à ses mails.
- Créer seul.
- Contempler, se régénérer et prendre le temps de respirer.
Ces 10 activités sont alors traduites en 10 espaces différents pour travailler et tendent à fédérer, et à favoriser l’efficacité et la créativité.
La génération Y/Z imagine les bureaux en 2030
Une étude réalisée par l’institut CSA et le cabinet d’études marketing UBTrends, a fait travailler des jeunes de la génération Y/Z pour imaginer les bureaux de 2030. Voyons quels sont leurs besoins et quels types d’espace ils proposent ?
15 types d’espaces ont émergé :
Pour « Co-construire », 3 types d’espaces :
- L’espace projet : lieu de collaboration articulé autour de l’équipe projet.
- Le Fab lab : lieu de prototypage d’idée et d’expérimentation.
- Le Pitch theater : un lieu animé et théâtralisé où l’on vient confronter ses idées et ses projets.
Pour « gérer le quotidien en glanant un peu d’animation », 2 types d’espaces :
- Les bureaux d’hôtes : des postes de travail attribués ou pas, où l’on lit ses mails, écrit un texte.
- Les pop-ups desks : des lieux hors les murs, sélectionnés ou co-gérés par l’entreprise pour inviter, ponctuellement, à penser « out of the box ».
Pour « produire », 2 types d’espaces :
- Un « tube de performance » : espace de travail intense, régi par les notions de rendement, de productivité, de rapidité (temps limité à 2h).
- La « presqu’île » : espace déconnecté pour créer du contenu ou nourrir une réflexion poussée sur un thème pour un temps plus long.
Pour « nourrir ses connexions », 2 types d’espaces sont imaginés :
- Le lounge accueil : un espace ouvert, pluri-activité, de porosité entre l’entreprise et l’extérieur.
- L’agora : un espace dédié aux activités de networking, concrétisé par un network curator ou écosystème accélérateur.
Pour « switcher », 2 types d’espaces :
- Le disrupteur : espace pour favoriser l’ouverture culturelle et imaginaire, composé de sources d’inspiration multiples.
- Le cocon : cellule de déconnexion totale pour recharger ses batteries.
Pour « vibrer » au rythme de la communauté, 2 types d’espaces :
- Le potager communautaire : espace de reconnexion à l’autre et au partage via l’intégration de la nature.
- La flash mob party : espace réservé à la célébration d’un projet, d’une personne (anniversaire), d’un événement.
Pour se « rebooster », 2 types d’espaces :
- La cour de récré : espace au centre de l’entreprise, pour se détendre, se défouler, faisant la part belle au jeu.
- L’assoc’ : espace de connexion avec le monde associatif pour contribuer à un projet social.
La lecture de l’étude de la Fabrique Spinoza nous montre à quel point la configuration et l’aménagement des nouveaux espaces de travail n’est plus une simple question esthétique liée à la décoration d’intérieur. Au contraire l’espace de travail est un véritable outil de management et de stratégie, à deux conditions : qu’il n’y ait pas d’excès de la part de l’employeur, « l’organisation propose, le collaborateur dispose » et que l’environnement reflète la culture de l’entreprise et les manières de faire des collaborateurs.
Cet espace sera épanouissant et fonctionnel, s’il est pensé en termes d’équilibres, notamment entre l’individuel et le collectif, l’organisation et l’environnement.